#459


il y a des nuits où la ville intérieure est déserte. Son vide nous dépossède de tout mot. Impossible d'écrire sa lumière, son calme. On reste devant elle, silencieux, dans l'attente que quelqu'un passe. Mais personne ne vient.

c'est dans ces moments qu'on fait appel aux livreurs de personnages.


Ils ramènent les hommes un jour regardés aussitôt oubliés, ces hommes qui ont retenu un instant notre attention, sans raison certaine. Ils les livrent à notre mémoire, trainés à toute allure sous la pluie, à mobylette, sans aucune précaution. Ils livrent au plus vite leurs silhouettes échappées de notre mémoire, visages anonymes qui en nous attendaient d'être écrits.


Parfois livrés vivants, parfois morts... sur le trajet. Mais ça ne change rien à leur existence de personnage.


(troisième partie de "la ville et lui" publiée aujourd'hui ici)

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