#483


Des bouts de façades, de toits en tôle rouillée, les fils électriques, déployés comme une gigantesque toile d'araignée, l'électricité noue les vieux murs pour ne pas qu'ils tombent, il reste ici des hommes parmi la quinzaine de chats qui logent en bas, là où l'on ne descend jamais, là où il arrive à certains de jeter leurs déchets, les chats accourent, se battent, ça sent la pisse le poulet grillé, la pluie et l'héroïne, y'a même en bas une affiche SOS DROGUE, avec une tête de mort dessus. La ville demande aux bons citoyens de dénoncer les drogués au moindre soupçon. Hier j'ai vu une seringue sur le canapé à côté du vide ordures.


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le livre en cours est un cancer. J'ingurgite trop de substances, me pollue le corps de ville. Je la laisse m'autodétruire, au prétexte d'écrire à son sujet. À quoi bon résister. à quoi bon rapiécer des morceaux de journal pour faire un livre. Je suis l'écriture d'un blog avant tout. Chaque billet naît du précédent. Peu importe les séries, le blog est d'abord un seul et même mouvement, d'où la numérotation des billets, malgré les classements en série. Les nuits échouées sont désormais le berceau de tous les lieux d'écriture. 



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Un clique me sépare du lecteur. Aussitôt le billet publié, ma présence disparait dans l'espace public, comme un manteau dans la foule. Cliquer sur  “publier“ c'est laisser la fenêtre ouverte de mon atelier avant de partir. Je n'oblige personne à venir poser les yeux sur le travail en cours. Je laisse juste ouvert à qui veut bien passer quand je n'y suis pas. 


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