#652
31 octobre Besoin de passer au « il ». Le « je » me gêne à nouveau. Il ne s’agit pas de confidence. Il ne s’agit pas de moi. Il s’agit de débusquer celui qui tape à la porte, enfermé en moi. C’est un personnage. Mais ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un personnage que je me dégage de toute responsabilité à son égard. Je ne nie pas être le scripteur. Je ne veux pas me duper, ni faire croire que je parle ici en mon nom. Ce serait faux. Mathias n’écrirait pas ainsi. D’ailleurs, Mathias n’écrirait pas. J’aimerais qu’on m’entende : il ne s’agit pas de posture, mais de position. D’un angle. Du mouvement même de l’écriture, de son adresse, de sa direction. Je me souviens d’un bel entretien de Nathalie Quoirez à Gracia : elle y décrivait le geste de l’écriture, un mouvement du haut vers le bas. Elle tendait le bras vers le ciel pour ensuite ramener ce geste en elle. Moi, c’est l’inverse. Ma main irait puiser au fond de mon ventre, dans une poche sans fond — comme dans les cartoons ...