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#651

  23 octobre  Qu’importe ce qui arrive, rien n’arrive vraiment, tout s’étire dans une lenteur d’agonie répétée, et chaque jour recommence avec la précision d’un châtiment poli. Je m’assois, je me lève, je me réassois, je respire à peine, comme si le souffle était devenu la dernière habitude d’un organisme trop conscient de son inutilité. La répétition n’est pas l’ennui, c’est la forme la plus stable du désespoir, celle qu’on apprend à aimer pour ne pas hurler. Tout bouge imperceptiblement, comme si le monde s’efforçait de mimer la vie pendant que je m’efforce d’y croire encore. Je me vois vivre avec une sorte de mépris doux, une ironie qui se veut lucide mais qui saigne. Je m’observe comme un animal qu’on aurait dressé à paraître tranquille, alors que tout son corps tremble de l’intérieur. Le calme que j’exhibe est une discipline apprise au bord de la panique. Si je cessais de me retenir, je crois que je me dissoudrais dans l’air, sans drame, sans cri, simplement effacé, absor...

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