#114
… 15 567 807, 15 567 808, 15
567 809, 15 567 810...
Serait-ce le bruit des secondes
comptées depuis son dernier courrier ?
Dans l'attente d'une réponse que je ne cesse bien malgré
moi de guetter,
je ne me fais plus d'illusion,
non je
ne vois aucun frère humain à l'horizon.
Son désir de répondre serait-il
devenu, en l'espace de quelques mois, un devoir bien encombrant ?
aux mots dus avait-il écrit...
J'ai beau dire ne plus croire aux
promesses,
j'ouvre encore la boîte aux lettres réservée à ses courriers
tombant sur son absence chaque nuit renouvelée.
Aveugle désir de croire en une adresse digne de confiance, disponible, libre de toute contrainte...
j'ouvre encore la boîte aux lettres réservée à ses courriers
tombant sur son absence chaque nuit renouvelée.
Aveugle désir de croire en une adresse digne de confiance, disponible, libre de toute contrainte...
L'inconnu n'a certes aucun compte à me rendre.
Il peut sincèrement prétexter un voyage, une fuite, un emploi du temps surchargé.
Mais toute excuse est vaine face à la vérité écrite d'une parole donnée.
Ai-je été le seul à croire en cette correspondance, à son exigence, son masque de sincérité ?
Dans la bouche un silence aigre,
celui d'avoir jeté en pâture ma confiance
dans de longues et traîtres lettres.
celui d'avoir jeté en pâture ma confiance
dans de longues et traîtres lettres.
J'écris : pensant à
l'inconnu, monsieur M. a la gueule de bois.
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