#124
Ceux qui sont vieux dans le pays
le plus tôt sont levés
à pousser le volet et regarder le
ciel, la mer qui change de couleur
et les îles, disant: la journée
sera belle si l'on en juge par cette aube
Aussitôt c'est le jour! et la
tôle des toits s'allume dans la transe,et la rade est livrée au
malaise et le ciel dans la verve, et le Conteur s'élance dans la
veille!
La mer entre les îles est rose de
luxure; son plaisir est matière à débattre, on l'a eu pour un lot
de bracelets de cuivre!
Des enfants courent aux rivages!
des chevaux courent aux rivages!...un million d'enfants portant leurs
cils comme des ombrelles... et le nageur
a une jambe en eau tiède et
l'autre pèse dans un courant frais, et les gomphrènes, les ramies,
l'acalyphe à fleurs vertes et ces
piléas cespiteuses qui sont la barbe des vieux murs
s'affolent sur les toits, au
rebord des gouttières,
car un vent, le plus frais de
l'année, se lève, aux bassins d'îles qui bleuissent,
et déferlant jusqu'à ces cayes
plates, nos maisons, coule au sein du vieillard
par le havre de toile jusqu'au
lieu plein de crin entre les deux mamelles.
Et la journée est entamée, le
monde
n'est pas si vieux que soudain il
n'ait ri...
C'est alors que l'odeur du café
remonte l'escalier.
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rosaturca