#4
Sur la chaise en fer
plantée dans les graviers, sérieux, le regard fixé comme à jamais
sur les pages, je fais semblant de ne pouvoir détourner les yeux,
toujours distrait par la moindre présence qui passe, qui se permet
de passer à côté de moi et qui me ramène ici, à l'endroit où je
suis, dans ce lieu où au milieu d’un livre, je cherche le semblant
d'un air familier, un repère, un refuge, un autre, dans l'espoir
malgré tout d'un peu de calme, moi qui tiens un livre et qui ne lis
plus, moi qui tiens un livre et qui subis ce qu'il y a à écrire de
la vie, moi qui tiens un livre et qui n'écris pas, il est temps de
partir, de rentrer, de marcher sur le chemin de ma chambre en me
voyant déjà m'y ennuyer, il est temps d'y aller, vers l'unique et
terrible issue, le sort de toute chose, le sort de trois fois rien,
parce-qu'il ne s'agit plus des choses, parce-qu'au fond il n'y a
jamais rien, rien eu d'autre que ça : l'existence qui continue.
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