#478



Quand je ne publie pas de billet sur le blog, je me sens incomplet. Comme si la journée sans écriture n'avait servi à rien. Je suis moins curieux, si peu de choses m'intéressent. Enfant étais-je déjà enlisé dans un ennui pareil ? Où est-ce le temps qui assèche à l'intérieur ? Constat d'échec : j'écris plus que je ne lis. Voilà ce que je suis devenu, quelqu'un qui s'intéresse plus à l'étranger en lui qu'aux autres. Même quand je n'écris pas, je passe mon temps à rester là, le regard à la fenêtre, à la recherche d'un peu de repos. Je ne me cherche plus d'excuses. Je ne lutte même plus. Je me laisse glisser dans le creux.


mon perchoir est moins vide qu'auparavant, le business tourne un peu mieux, c'est donc devenu bien plus bruyant. Pas encore au point de me faire fuir. J'écoute avec grande attention le bruit des discussions derrière moi, en coréen, plus bas en viet, j'entends le bruit des cuillères, des tasses qui scintillent, j'entends le bourdonnement des rues derrière, il traverse les portes de la terrasse fermée, elle n'arrête jamais de tourner, même le silence est devenu son bruit de fond... le silence de la campagne me manque parfois, celui de la mer aussi... même si l'écho de son vide m'a souvent épouvanté, la mer manque terriblement. La ville est une musique aliénante et continue, son silence se fait extrêmement rare. On le remarque parfois, au petit matin encore noir, dans la fraicheur de la nuit qui meurt, silence qui dure peut-être une demi-heure, et encore, déjà interrompu par les premiers chocs des camions containers, le chant des coqs de combat, les meuglements de bateaux dans la brume...


la ville est photographe...


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