#92
et
vers cette mer morte la vague hier en s'arrêtant recouvre la plage
jusque là-bas où le temps devint comme le sable
ce
fut une histoire qui n'a tenu que dans les mots prononcés
une
histoire égale à la mer là où elle n'a plus de marée ni de vent
une
histoire étale sans suite maintenant l'horizon
et
la chose et son réel se fondent à n'être plus rien
que
de l'eau dans de l'eau
tel
le sort du lieu des mots
dans
ce destin des liens du sang
une
histoire hors de portée
où
ne reste qu'une écriture
en
voyage et lecture
un
barrage contre l'océan
ce fut une histoire comme une autre,
une
prémonition de mots de cet apatride en janvier 2006 avec
une bribe de Marguerite Duras (1914-1996) :
"...Et avec le soir un vent frais s'éleva qui devait venir d'une région où déjà l'orage avait éclaté, il sentait l'eau... Je pourrais peut-être vivre d'autre chose que de son souvenir...C'est une histoire comme les autres, ... tu dois mal la comprendre... d'où nous vient qu'on reconnaisse quelqu'un sans l'avoir jamais vu?...
Je
ne reconnus plus personne… ce n'était pas son regard mais celui de
tout le monde..."
L'apatride
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