#91
Il
faut que je vous confie quelque-chose:
Je
crois que j'ai oublié votre voix.
J'essaie par moments de me la
remémorer.
Je tente de me souvenir de son timbre, sa tessiture, sa gravité.
Je tente de me souvenir de son timbre, sa tessiture, sa gravité.
Mais
rien ne me revient. Rien. Rien du tout.
Pas l'ombre d'une haleine, d'un souffle, d'un son.
Pas l'ombre d'une haleine, d'un souffle, d'un son.
Elle s'est évaporée.
J'étais revenu ici dans l'espoir de retrouver quelques
traces.
Mais
il ne reste rien, rien d'autre qu'une initiale suivie d'un point :
A.
De
quel prénom cette lettre est-elle orpheline?
Comment
vous appeliez-vous déjà?
Décidément
Ma
mémoire n'a aucun égard.
Ici
le jour s'en va.
Je n'ai même pas quelques minutes à moi, rien qu'à moi, un instant de sauf où invoquer votre fantôme perdu dans l'anonymat.
celle qui aujourd'hui, nous
sépare,
elle continue.
Tous les jours. Ou presque.
Seul l'acte m'est nécessaire.
elle continue.
Tous les jours. Ou presque.
Seul l'acte m'est nécessaire.
Elle est, je le crois aujourd'hui, une
infinie correspondance avec le néant.
Et ce soir, vous incarnez pour un instant ce néant
n'ayant plus aucune preuve de votre absence.
Je me doute que vous n'êtes pas mort.
Si vous l'étiez, je le saurais.
Il me suffirait de regarder au loin.
Peu importe où.
Et ce soir, vous incarnez pour un instant ce néant
n'ayant plus aucune preuve de votre absence.
Je me doute que vous n'êtes pas mort.
Si vous l'étiez, je le saurais.
Il me suffirait de regarder au loin.
Peu importe où.
Et
puis même si vous n'étiez plus,
je préférerais ne pas le
savoir
et ainsi continuer à vous penser,
à vous écrire,
dans l'attente d'un geste,
d'une réponse qui jamais ne viendrait.
et ainsi continuer à vous penser,
à vous écrire,
dans l'attente d'un geste,
d'une réponse qui jamais ne viendrait.
De
même j'ai eu cette illusion de ne pouvoir jamais vous oublier
De
même avec A. j'ai ce doute maintenant.
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