#440
entre chaque billet, ce ne sont pas des jours qui passent, mais une succession de trous noirs. Plus qu'inutiles, le nom des mois, des jours, les heures de publication, figent le site dans une temporalité qui n'est pas la sienne.
je ne suis ici que fragments d'instants, de minutes, de secondes passés sans moi.
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j'écris distrait
ma distraction est l'extrême concentration de l'écriture
elle a besoin que je m'absente de toute pensée pour avoir la place d'exister
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j'ai tapé une phrase à l'index de la main droite...
... suis-je encore gaucher quand j'écris
les doigts sur le clavier sont-ils encore les miens ?
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l'inconnu à côté semble être incommodé de m'entendre marmonner seul à ma table. Excusez-moi monsieur, je ne fais que murmurer l'apparition des mots pour mieux entendre à qui appartient leur voix...
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l'être numérique qu'Anh Mat est devenu aurait-il, à travers les mots écrits, une histoire, une vie indépendante de la mienne, dont j'ignore tout ? et souvent le lecteur semble en savoir bien plus que moi à son sujet.
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les mots portent un être qui m'est étranger, la vérité de toute parole écrite m'échappe... je ne saurai dire aujourd'hui où se situe la fiction, de quel côté de l'écran...
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non, ce poème n'est pas gratuit.
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un texte est toujours malentendu
là est peut-être toute sa richesse
infinis sont les chemins de lectures
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s'expliquer ?
plus jamais
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souvent je me dis que le poème n'est que le récit qu'on fait de lui, la foi qu'on y dépose et qu'on formule
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des flaques, un feu rouge
et soudain le monde plonge dans le fantastique
Commentaires
Se plaindre du bruit quand la machine humaine de l'usine fait rouler ses mécaniques.
Et elle fait le tour de la terre pour rencontrer d'autres vérités ailleurs et maintenant...