#437
quelque chose commence à s'imposer : supprimer toutes les dates du blog. Peut être garder les années, les mois, mais pas les jours. Pourquoi ?
parce-que chaque billet est écrit sur plusieurs jours, parfois même plusieurs semaines
parce-que l'écriture a sa propre temporalité
parce-que la succession de toutes mes nuits échouées est un seul et même mouvement d'écriture.
Le site ? un seul et même livre.
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qu'est ce qui fait parler ce journal ? quelque-chose qui ne trouve pas le chemin de la bouche, des yeux, de l'urètre, de l'anus. Aucune parole, aucune larme, aucune éjaculation, aucun pet ne soulage cette urgence au fond du ventre qui soudain, n'importe où, n'importe quand, démange, cherche une sortie de secours à cette humanité qui l'enferme...
Ça ressemble à un son à la fois timbre et teinte. Timbre sans voix d'une couleur qui n'existe pas. Neutre-sombre. Noir-transparent. Nuit-chambre. Comment nommer une couleur pareille ? Il faudrait s'éventrer l'âme au plus profond et tremper son pinceau dans la plaie pour savoir à quoi elle ressemble. Les mots ne l'approcheront pas. J'écris parce-que je ne peins plus. Parce-que je n'ai jamais su faire de musique.
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Ces derniers temps, l'écriture habite la ville. Tout regard est fiction d'elle. Moi dedans ne suis ni personnage, ni narrateur. Il suffit de s'arrêter un instant, prendre le temps de la regarder pour qu'elle écrive d'elle-même. Ça fait du bien de n'être plus là...
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Sa mort me hante. 19 ans. Les jours passent et ça ne passe pas...
après la pluie j'attends un canard
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