#187
L'ARBRE
Cet arbre et son frémissement
forêt sombre d'appels,
de cris,
mange le coeur obscur de la nuit.
Vinaigre et lait, le ciel, la mer,
la masse épaisse du firmament,
tout conspire à ce tremblement,
qui gîte au coeur épais de l'ombre.
Un coeur qui crève, un astre dur
qui se dédouble et fuse au ciel,
le ciel limpide qui se fend
à l'appel du soleil sonnant,
font le même bruit, font le même bruit,
que la nuit et l'arbre au centre du vent.
Antonin Artaud
L'écriture avec la trace de ses mots, réinvente cette vie, son histoire et sa réalité cruelle... dans une fiction réaménagée. L'écriture n'est qu'un réaménagement, elle n'est que ce qu'elle a écrit... c'est son essence, son existence, son existentialisme.
L'arbre se dresse vers les cieux, arrogant et unique comme la conscience de l'instant, une conscience du monde. Il n'est pas un seul mot... fut-il anonyme soit sans nom ni adresse... pas un seul sans la voix d'une femme, sans celle d'un homme.
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